Lancé il y a plus de 20 ans, le Festival des solidarités internationales (Festisol) est porté par le Centre de Recherche et d’Information pour le Développement (CRID). Chaque année, des associations, collectivités et leurs syndicats mixtes, établissements scolaires, structures socioculturelles, groupes de citoyen·nes, organisent plus de 4 000 animations pour donner envie d’agir pour un monde juste.

Cette exposition photos vous est proposée par Sénéo, établissement public qui gère le service public de l’eau potable pour le compte de Colombes et neuf autres communes des Hauts de Seine. Depuis 2016, Sénéo apporte son soutien financier pour la réalisation de projets de solidarité internationale.

LA CRISE DE L’EAU : UNE CRISE GLOBALE

Près de la moitié de la population mondiale, soit environ 4 milliards de personnes, subit aujourd’hui un stress hydrique élevé et les pénuries en eau risquent de s’aggraver dans le futur. Cette situation extrême est particulièrement prégnante sur le continent africain et en Asie du Sud-Est.

Les populations rurales figurent parmi les plus vulnérables : 80% des personnes vivant en milieu rural sont en effet privées de services fiables d’approvisionnement en eau potable.

Plus généralement, espaces ruraux et urbains confondus, 297 000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de maladies diarrhéiques causées par l’insalubrité de l’eau et des pratiques sanitaires et hygiéniques inadéquates.

L’agriculture représente près de 70% des prélèvements d’eau et 80% des eaux usées dans le monde sont rejetées dans l’environnement sans traitement.

SENEO, UN SYNDICAT ENGAGÉ 

Face à cette urgence internationale, Sénéo, établissement public qui gère le service public de l’eau potable pour le compte de Colombes et neuf autres communes, apporte depuis 2016 son soutien financier pour la réalisation de projets de solidarité internationale. Cette volonté s’inscrit dans le cadre de la loi Oudin-Santini de 2005 qui autorise les services publics de l’eau à mobiliser jusqu’à 1% de leur budget « eau » pour financer des actions à l’international visant à favoriser l’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement.

En 1933, Colombes s’est regroupée avec d’autres communes au sein du Syndicat des Communes de la Presqu’île de Gennevilliers, aujourd’hui devenu Sénéo, pour le service public de l’eau.
A partir de 2020, la loi NOTRe sur l’organisation territoriale de la République a rendu obligatoire le transfert de la compétence « eau et assainissement » des communes aux EPCI à fiscalité propre. C’est ainsi que la ville de Colombes a transféré sa compétence en matière d’eau potable à l’EPT Boucle Nord de Seine qui siège désormais au nom et pour le compte de Colombes au sein de Sénéo.
En tant que 2ème syndicat producteur et distributeur d’eau potable en France, le territoire de Sénéo s’étend autant sur Colombes que sur les communes de Bois-Colombes, Asnières-sur-Seine, Gennevilliers, Villeneuve-la-Garenne, Suresnes, Rueil-Malmaison, Nanterre, la Garenne-Colombes et Courbevoie. Sénéo dessert 620 000 habitants.

 

Dans les Niayes au Sénégal, SENEO soutient un projet de Gestion intégrée des ressources en eau à l’échelle locale (GIREL) déployé par le Gret, en partenariat avec l’AESN et l’AFD.

Gret : qui sommes-nous ?

Fondé en 1976, le Gret est une organisation de solidarité internationale dont la mission est d’améliorer les conditions de vie des populations les plus vulnérables et de promouvoir la justice sociale, tout en préservant l’environnement. Le Gret agit dans plus d’une vingtaine de pays, en Afrique, en Asie et en Amérique latine à travers plusieurs thématiques d’intervention, dont la gestion des ressources naturelles dans laquelle s’inscrit le projet de Gestion intégrée des ressources en eau à l’échelle locale (GIREL) au Sénégal.

Lancé en 2017, le projet GIREL a pour ambition de mettre en place un dispositif de gouvernance dans une démarche de gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) dans la zone des Niayes, au Sénégal.  Il associe, d’une part, des Plateformes locales de l’eau – arènes de gouvernance communale regroupant les acteur∙rice∙s des territoires (usager∙e∙s, technicien∙ne∙s, autorités) – et, d’autre part, les services de l’Etat en charge de la gouvernance des ressources en eau au niveau national. Cette expérimentation a pour objectif d’inverser la dynamique de surexploitation et de pollution des systèmes aquifères des Niayes et d’assurer un partage équitable des ressources en eau entre les différents usages et usager∙e∙s.

Pour plus d’informations sur l’approche mise en œuvre dans le cadre du projet GIREL : https://www.youtube.com/watch?v=RhPH5oMBGo0

Apparu dans le domaine du droit international lors de la conférence internationale sur l’eau et l’environnement de Dublin en 1992, le concept de GIRE s’inscrit dans une dynamique de développement durable et invite à une vision plus holistique de la gestion de l’eau. La GIRE est définie par le Partenariat mondial de l’eau comme « un processus qui favorise le développement et la gestion coordonnées de l’eau, des terres et des ressources connexes, en vue de maximiser, de manière équitable, le bien-être économique et social en résultant, sans pour autant compromettre la pérennité d’écosystèmes vitaux ». Ce concept est devenu le cadre de référence à l’échelle internationale en matière de gestion de l’eau. De nombreux pays – dont le Sénégal – se sont ainsi lancés dans une politique de GIRE en promouvant la mise en place d’instruments économiques (principe du « pollueur-payeur » par exemple), participatifs (structuration de cadres de concertation à différents niveaux de gestion) et de planification (élaboration de plans d’actions pour gérer l’eau).

 

Photo n°1 : Les maraîchers des Niayes en quête d’eau (Sénégal)

Novembre 2017, Mont-Rolland

La zone des Niayes correspond à la bordure littorale située entre Dakar et Saint-Louis. Cette zone produit 60% des fruits et légumes du pays et alimente en partie la capitale en eau potable. Les ressources en eau, presque exclusivement souterraines, y sont largement exploitées par les prélèvements d’une multiplicité d’usagers.

Les activités de maraîchage avec irrigation et l’agro-industrie, aux capacités de pompage élevées, contribuent à réduire fortement la quantité des ressources en eaux souterraines. En parallèle, l’utilisation d’intrants chimiques dans l’agriculture participe à la pollution des nappes. Les activités minières et industrielles développées depuis les années 1950 épuisent et polluent également les aquifères.

On assiste depuis quinze ans à une diminution du niveau des nappes du fait de leur surexploitation, d’un rétrécissement de la durée de la saison des pluies et de l’irrégularité accrue des précipitations qui entravent leur rechargement. On observe également une détérioration de la qualité des eaux et des sols en raison de la pollution.

Dans un contexte de faible régulation de la gestion de l’eau par l’Etat, le prélèvement en eau de chaque usager est régi par la perception de ses seuls besoins individuels et par ses propres capacités de prélèvement, et non par des règles de gestion collectives. La diminution des ressources en eau génère une concurrence entre usager∙e∙s, susceptible d’évoluer vers des conflits d’usage, dans un contexte où les effets conjugués de la croissance démographique et du changement climatique ne feront qu’exacerber cette compétition pour l’accès à l’eau.

Photo n°2 : L’expression théâtrale comme outil d’émancipation des femmes dans les Niayes (Sénégal)

Septembre 2021, Mboro

Photo n°3 : Le théâtre-forum comme méthode d’animation pour aborder collectivement les inégalités femmes-hommes (Sénégal)

Novembre 2021, Diender

Un programme d’empowerment des femmes membres des Plateformes locales de l’eau a été engagé pour contribuer à une meilleure prise en compte des intérêts des femmes dans la gestion des ressources en eau, et une meilleure implication de celles-ci dans la gouvernance des Plateformes locales de l’eau. Des ateliers mêlant apports théoriques, théâtre-forums et témoignages ont été proposés afin qu’elles puissent échanger et s’informer sur le féminisme, discuter des inégalités femmes-hommes dans la société et la vie quotidienne et partager leurs expériences de femmes rurales. La pratique du théâtre facilite l’appropriation des clés d’expression orale et corporelle, encourageant ainsi leur prise de parole en public.

Témoignage d’Awa Gueye, vice-présidente de la Plateforme locale de l’eau de Diender-Kayar :

« Les femmes doivent jouer un rôle important dans la gestion de l’eau car ce sont elles qui s’occupent des corvées d’eau. Elles font également du maraîchage au même titre que les hommes. Le programme d’empowerment des femmes, déployé par le Gret, nous a permis d’être davantage conscientes de nos capacités et de notre rôle au sein de la Plateforme locale de l’eau. Au début, les femmes n’avaient pas le courage d’exprimer leurs idées devant les hommes et les notables de la communauté. Maintenant, je pense que la donne a changé ».

Photo n°4 : F’eau Djëm, un jeu sur le partage des ressources en eau pour les usages agricoles (Sénégal)

Septembre 2021, Mboro

« F’eau Djëm » est un jeu de plateau, conçu par le Centre français de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). Il a été mobilisé dans le cadre du projet Girel pour faire dialoguer et réfléchir ensemble les membres des Plateformes locales de l’eau et les équipes des services de l’Etat en charge de la gouvernance de l’eau. Cette mise en situation a permis aux participant∙e∙s d’explorer ensemble des solutions alternatives, à la fois techniques (mobilisation de techniques économes en eau comme le goutte-à-goutte, choix de cultures peu demandeuses en eau) et politiques (systèmes de quotas, rédaction d’une réglementation locale pour une gestion durable des ressources en eau) pour tendre vers une gestion partagée et durable des ressources en eau.

Règles du jeu : les joueurs ont à leur disposition un nombre de parcelles agricoles initiales sur lesquelles ils peuvent décider de creuser des puits et d’investir dans des systèmes d’irrigation – seau, lance ou goutte-à-goutte – pour irriguer leurs parcelles. Ces parcelles peuvent accueillir deux cultures par tour (symbolisant la saison sèche froide et la saison sèche chaude). Chaque joueur est donc amené à puiser dans la nappe, symbolisée par une bouteille d’eau graduée au centre de la table, pour mener à bien sa campagne. Les quantités d’eau puisées dépendent du type de culture et du système d’irrigation choisis. Plus ou moins rapidement en fonction des usages des joueurs, l’eau vient à manquer. Ces situations de manque amènent les joueurs à devoir se concerter pour rationaliser les usages de l’eau.

Pour plus d’informations sur l’expérimentation du jeu « F’eau Djëm » dans le cadre du projet GIREL : https://www.youtube.com/watch?v=O6EgBLjaPvA&t=2s

Photo n°5 : Initiation des élèves de l’école de Thor à la Fresque du climat (Sénégal)

Mars 2022, Diender

Pour sensibiliser les populations des Niayes aux enjeux liés à a gestion de l’eau, plusieurs animations d’éducation populaire ont été organisées dans les villages des communes d’intervention et notamment dans les établissements scolaires. Ce travail est essentiel pour diffuser les informations relatives aux ressources en eau et à leurs usages afin que le plus grand nombre d’acteurs soit en mesure de s’emparer de la démarche GIRE, de s’investir au sein des Plateformes locales de l’eau et de faire remonter à ces dernières les attentes et les propositions des populations.

Sur cette image, des élèves sont sensibilisés aux effets du changement climatique sur les ressources en eau à travers une Fresque du climat. Il s’agit d’une activité ludique et collaborative : les participant∙e∙s se regroupent autour d’un jeu de cartes matérialisant les différentes composantes du changement climatique et se concertent afin d’identifier les liens de cause à effet en positionnant et reliant les cartes entre elles.

SÉNÉO ET SOLIDARITES INTERNATIONAL : un partenariat de longue date et engagé pour les populations les plus défavorisées

Depuis 2018, SENEO apporte son soutien financier à SOLIDARITES INTERNATIONAL pour développer des projets d’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène en faveur de populations affectées par des crises de diverses natures (catastrophes naturelles, déplacements de populations etc..).  Dans des contextes d’urgence ou de plus long terme, ce partenariat de longue date a permis de répondre rapidement et de manière pérenne aux besoins de milliers de personnes, en Ukraine, en Syrie, au Cameroun, au Soudan du Sud, ou encore à Haïti.

 

SOLIDARITES INTERNATIONAL : qui sommes-nous ?

SOLIDARITÉS INTERNATIONAL est une ONG engagée depuis 1980 venant en aide aux personnes frappées par les conflits et les violences, les épidémies, les catastrophes naturelles et climatiques et les effondrements économiques. Nos équipes humanitaires ont pour mission de secourir celles et ceux dont la sécurité, la santé et la vie sont menacées, en couvrant leurs besoins essentiels : boire, manger et s’abriter. Actuellement présente dans plus de 20 pays, SOLIDARITES INTERNATIONAL a accompagné et soutenu 4,6 millions de personnes à travers ses projets en 2022.

Photo n°6 : Enfants puisant de l’eau dans un forage avec pompe à motricité manuelle (Cameroun)

Novembre 2020, Commune de Koza

Contexte : Située au nord-ouest de l’Afrique, la région du lac Tchad -Nigeria, Niger, Cameroun, Tchad- est affectée par des crises multidimensionnelles, qui se sont particulièrement aggravées depuis 2017 : les conflits internes entrainant le déplacement de milliers de personnes, couplés aux sécheresses et les difficultés grandissantes d’accès aux ressources naturelles font de cette zone l’une des crises humanitaires les plus importantes de la région. Au total, ce sont plus de 11 millions de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire.

Descriptif du projet : Dans le but d’améliorer la situation hydraulique et de réduire ainsi la malnutrition et les maladies hydriques affectant les populations de l’Extrême Nord du Cameroun, SENEO a apporté son soutien financier à SOLIDARITES INTERNATIONAL pour construire et réhabiliter des forages à motricité humaine et mettre en place des mesures sociales d’accompagnement, via la dotation d’un artisan réparateur en matériel, l’accompagnement d’un Comité de Gestion des Points d’Eau (CGPE), et la formation des relais communautaires en charge des sensibilisations en matière d’eau, hygiène et assainissement.

Au total, 14 points d’eau ont été réhabilités et 6 nouveaux points d’eau ont été construits.

Plus de 12 000 personnes vivant dans les villages des communes de Koza et de Soulédé Roua ont bénéficié de ce projet.

Photo n°7 : Session de promotion de l’hygiène lors de la distribution des produits de première nécessité (Soudan du Sud)

Décembre 2020, Majok Boma

Contexte : Entre août et mi-novembre 2020, le Soudan du Sud a été touché par des inondations généralisées, affectant notamment 30 000 personnes dans les sous comtés de Thol, Pultruk, Pading et Nyambor. Plusieurs familles ont perdu leur maison et d’autres ont dû faire face à d’importants dégâts et à la perte d’articles ménagers de base tels que des réservoirs d’eau. En outre, l’inondation des zones de défécation à l’air libre a considérablement augmenté les risques de maladies hydriques.

Description du projet : pour répondre aux besoins immédiats des populations touchées par ces inondations, SENEO a apporté son soutien financier à SOLIDARITES INTERNATIONAL pour la mise en place d’activités visant à réduire les risques de maladies hydriques via le recouvrement de l’accès à l’eau potable. Des actions de désinfection des pompes manuelles de plusieurs puits et la distribution de kits d’articles d’hygiène ont été déployées rapidement. De plus, 7 puits d’eau potable ont été réhabilités.

Le projet a permis de fournir un accès d’urgence ou de long terme à l’eau potable à plus de 7 000 personnes dont environ 1 860 enfants de moins de 5 ans, l’un des groupes les plus vulnérables aux maladies hydriques.

Localisation : Comté de Nyirol – Etat de Jonglei

Photo n°8 : Femmes et hommes remplissant des bouteilles aux robinets de distribution d’eau d’un camion-citerne (Ukraine)

Janvier 2023, Mykolaïv

Contexte : dès le début du conflit en Ukraine en février 2022, SOLIDARITES INTERNATIONAL est intervenue dans différentes zones du pays avec des partenaires locaux pour apporter une assistance multisectorielle aux populations directement affectées par le conflit, en transit et déplacées.

Descriptif du projet :  Dans ce cadre, SENEO a apporté son soutien financier à SOLIDARITES INTERNATIONAL pour développer un projet qui a permis d’approvisionner en eau la ville de Mykolaïv et la région de Kherson pendant une semaine, par le biais de camions-citernes. L’objectif était de permettre à la population d’avoir un accès suffisant à l’eau, que ce soit pour un usage domestique ou pour boire. Quatre camions-citernes ont été déployés dans huit zones différentes de Mykolaïv, et deux dans la région de Kherson. Le projet a ainsi permis d’approvisionner en eau environ 3 900 personnes.